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| LE TRAITÉ SL |
: C LONDON
FAIT ENTRE PHILIPPE-LE-HARDI
ET LE ROI DE TUNIS, EN 1270, ; i
Pour l'Évacuation du territoire de Tunis par les Croisés ;
Par M. LE BARON SILVESTRE DE SACY,
i : . Membre de l'Institut.
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| 7. He). |
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9. A PARIS, +
es A LA LiBRAIRIE ÖRIENTALE DE DONDEY-DUPRE Pürr er Fırs,
| IMP.>LIB. DE LA SOCIETE ASIATIQUE,
| Rue Saint-Louis, No 46, au Marais, et rue Richelieu ; No 67,
vis-à-vis la Bibliothèque du Roi.
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“...5 as i SR EN jr :
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EXTRAIT
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| ++ Du JOURNAL ASIATIQUE, rédigé par MM. DE CHézy,—
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| CoQUEBERT DE MONTERET, — DEGÉRANDO ,— FAURIEL, — GARCIN |
DE. TASsY , — GRANGERET DE LAGRANGE , — HAsE ‚—KLAPROTH ‚—
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Raout-RocHETTE ,—ABEL-REMUSAT,—SAINT-MARTIN ,—SILVESTRE
| : DF SACY,—et autres Académiciens et Professeurs francais et étrangers, -
F . 3 R = 1
| _ Et publie par la Societé Asiatique.
f x i : :
F Il parait, par année, douze Cahiers de ce Recueil, qui forment deux
| volumes in-80. _ f
E Le Prix de l’Abonnement, pour l’année, est de 20 francs.
Ee. :
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l'Abonnement est de 12 fr. >
Bi IL faut ajouter pour le port, :
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| Pour PEtranger. 500... 2 ffe50 Cent, idem.
On s’abonne à Paris, À LA LIBRAIRIE ORIENTALE DE
rb Donvey-Dupri Pine er Fits, Imp.-Lib. , Editeurs—Propriétaires
| du Journal Asiatique, rue St.-Louis, No 46, au...”
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“...3 = |
_ MEMOIRE |
: | sur | |
- |
LE TRAITE |
FAIT ENTRE PHILIPPE-LE-HARDI ET LE ROI DE TUNIS. |
|
D em |
La mort de saint Louis, arrivée le 25 août 1270, |
avait jeté le découragement dans l’ame des Francais 4
qui étaient campés devant Tunis, et qui, affaiblis par -
_ le défaut de vivres et par la maladie, étaient peu en |
état de résister aux musulmans. l’arrivée de Charles, |
roi de Sicile , avec une flotte chargée de renforts et de
provisions, ranima un peu les espérances de l’armée,
et un avantage assez considérable obtenu par ceprince a
sur les musulmans, vint à propos pour relever le cou à
rage des croisés, et pour faire perdre aux infideles la |
confiance que leur avait inspiré l’état de faiblesse et
deconsternationdes chrétiens, Dans ces circonstances, |
le roi de Tunis crut plus prudent d’acheter la paix,
et d’eloigner, a force d’argent, les dangers dont sa
capitale était menacée. Ce prince, qui se nommait
Abou-Abd-allah Mohammed, occupait depuis dix-
huit ans le trône...”
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“...Ä (5)
par l’espoir de receyoir une très-forte somme des en-
nemis de la religion, pour l'indemnité des frais qu’a-
vait coûtés celte expédition, ‘et en outre de riches
présens. La paix, ou plutôt une longue tréve, fut
convenue entre les chrétiens et les musulmans ; mais
ce parti déplut en général à l’armée, quinepartageait .
pas l'indemnité , et qui avait compté sur le pillage de
Tunis, ville riche et commercante, On murraura sur=
tout contre le roi de Sicile, qu'on accusait d’avoir
sacrifié les intérêts. communs à son avantage particu-
lier, et de m'avoir accueilli les propositions du prince |
musulman, que dans l'espoir de voir rétablir le tribut 2:
| annuel-que Tunis payait précédemment au royaume
de Sicile, et dont il avait inutilement réclamé le ré-
tablissement et les arrérages depuis plusieurs années.
« Mais, dit l’historien de Philippe-le-Hardi, dont je
traduis exactement les expressions, ‘ces, reproches
n'avaient, point de fondement , et n'étaient. que
l'effet de cette ignorance...”
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“...4 1
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peur à une entreprise hasardeuse, qui avait été con-
seillée plutôt par un zèle mal entendu que par la
| prudence, et ou saint Louis et une grande partie de |
HE son armée avaient succombé à une funeste maladie , et
| de revenir en France, où sa presence, au commence-
| ment d’un nouveau règne, ne pouvait être indiffé-
| rente. L'histoire ne peut donc lui faire aucun re-
| proche sur le parti qu’il prit dans cés circonstances,
| | cae quoique les événemens malheureux qui accompagné~
.…. . rentletetouvide la flotte chrétienne en Europe, aient
Ss _ pu lui inspirer des regrets.
| Guillaume de Nangis nous a fait connaitre, tant
| dans sa Grande Chronique que dans son Zistbire de
| | Philippe-le~Hardi, les conditions du traité conclu entre
pl _ les princes croisés et le roi de Tunis, et son récit
| 3 paraît avoir servi de base à celui de tous nos histo=
| riens. Pour he pas surcharger ce mémoire de citations
qui pourraient paraître superflues, je me bornérai à
| | rappeler ¢e qu’en...”
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“...soumis depuis long-tems, et qu'il donnerait, avant de = a
départ des croisés, les arrérages des city années.qnil = 2
n'avait point payées. ve
Ce traité , ajoute M. de Flassan, dans la position |
difficile. où se trouvait d’armée-française, ravagée par ~
la peste, parut très-avantageux, d'autant plus que
l'objet principal de la croisade, qui était la propaga- | 2
tion du christianisme en Afrique , se trouvait rempli. |
Deux choses, dans les conditions ainsi: énoncées de
ce-traité, auraient dû paraître-extraordinaires et au- :
‘* raientpuéwveiller l'attention de la critique. On aurait
eu droit de s’étonner d’abord qu’en convenant d’une
tréve qui ne devait durer que dix années, le:roi.de
| Tunis s’engageätä payer pendant quinze ans létribut
réclamé par le roi de Sicile, et qui était un des mo-
tifs, ou du moins un des prétextes de la guerre; et
en second lieu, que le roi,de T unis eût accordé aux
chrétiens.la faculté de faire des prosélytes parmi les
musulmans. Cette dernière clause surtout ...”
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“...musulmans , leur permit de revenir à la profession:de
| leur première religion. Mais Hakem était umextrava-
| gant, qui se conduisit en cela par un pur caprice,
comme quand il ordonna le massacre de trente mille
| chiens, parce qu'un de ces animaux avait effrayé l’âne
qui lui servait de monture, ou quand il défendit aux
cordonniers de faire des souliers pour les femmes ; et
son exemple ne prouve rien (1).
| » Toutefois, la clause dont nous attaquons l’authen-
Le ticité est attestée par Guillaume de Nangis, et par
| quelques autres chroniqueurs qui s’expriment même
à cet égard plus fortement que ne l’a fait M. de Flas-
ut _ san; car, suivant eux, le roi de Tunis s’engagea à
IE :
1:93) i « ry?
| | : _ permettre que des monastéres chrétiens fussent cons-
fi truits dans toutes les villes de ses états; que la reli-
f . . ,
| gion catholique y fit préchée partout, et par toute
Hi / .
Ki. sorte de personnes ; enfin, que tous ceux qui le vou-
À e .
|| draient pussent se faire baptiser sans être exposés...”
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pour cela-a aucune, recherche. T:ya plus, zur: autre
chroniqueur nousassüre.que le roi dé Tunis sengagea
a.entretehir! trois mille. homme: au ‘service des chré-
tiens, quand-ils: feraient la guerre.-dans::laTerre- =
Sainte; res Où tee 45 io Sap aba no ety
_) A ces ‘témoignages, cn’ apparence si:concluans,:la
critique aurait pu opposer une lettre écrite le 11 no-
vembre 1290, au moment) méme ot l’armée chré-
tienne quittait le port.de Tunis, par un;chapelain du
roi, et.adresséeA Mathieu, abbé dé, Saint-Denis.,.un
des régens du royaume. auxquels : saint :Ejouis: avait
confié l'administration. pendant son absence, -et- que
= Philippe-le-Hardi avait confirmé : dans lears fonc- |
tions. Dans cette lettre; qui contienf ‘lés détails les :
plus.circonstanciés sur les négociations. qui.précédé- .
rent ce traité, l'issue de ces négociations, les clauses
du traité et la forme de. sa ratification, en lit: seule-
ment, en ce qui concerne l'exercice de la religion
chrétienne dans le royaume...”
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“...k. ( 10) :
rigoureux.d'un prince musulman , comme serait celle
| qui aurait autorisé les sujets mahométans à embrasser
| la religion chrétienne , et à recevoir le bäptême,
| sans encourir par cette apostasie aucune peine. La
permission de prêcher est limitée aux chapelles des _
| ‘ chrétiens domiciliés dans le royaume de Tunis, et,
| quoiqu’en® général les. souverains musulmans per-
é mettent difficilement A leurs sujets chrétiens de cons-
| | truire de nouvelles églises, ou de rebâtir celles que le
i tems ou des accidens ont détruites, cette rigueur est
| plutôt l'effet du: fanatisme, que l’exécution d’une loi
3 précise. et généralement reconnue.
il - Fai dd consulter les historiens ‘orientaux, pour
| m'assurer si leur récit ‘ajouterait de nouvelles ci-
Ei constances à celui des écrivains de ’Occident, ouje-
| terait quelque lumière sur ce sujet. Parmi ceux aux=
| quels: j'ai eu recours, un seul rapporte un fait assez .
| | important pour mériter quelque discussion.’ Suivant
FE : lui,...”
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“...voyé plusieurs:fois des ambassadeurs à saint Louis, et
qu'une de ces ambassades avait eu lieu l’année même
oùle roi s’embærqua pour: sa seconde croistde:"H
paraît aussi, par le récit ‘dusénéchal de’ Champagne;
que le prince musulman mettait beaucoup d'intérêt "=>
se conciliér l'amitié du roi de France et que pour
cela; tk feignait ‘de n'étrepas éloigné d’entbrasser la -
religion chrétienne ; Pentiötre est-il permis de'suppot
ser qu’én cultivant Pamitié de'saint Louis, le soi de
Tunis avait pour but de s'en faire un appui contre lé
roi de Sicile; Charlesi frère du roi de Frañce | augüel Ze
Abou-Abd-allah refusait de payerle tribut accowtume,
et) dont. i) *redoutait. la vengeance: ‘Quel que ‘suit au :
surplusile motif desaconduite ; il n’est guère douteux
que/ces ambassades né fussent accompagnées de pre-
sens, et ces présens ont pu être convertis, dans Yopi
nion de l'historien musulman sen wné sommé offerte
pour’ des ‘stipulations: de'paix. hadafın est ere |
ous lesécrivains que j'ai cités...”
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“...d’une part ;/les rois
| | | de France ; de Sicile et. de Navarre ; et de l’autre:; le
| | roi de, Tunis, qui prend letitre de khalife et. de |
Ef prince des croyans. Ar rom 938 4
| | On y stipule d’abord sûreté et protection entières
il pour les sujets du roi de: Tunis,. qui se trouveront,
si pour le commerce , dans les états des rois chrétiens,
| | sur terre comme sur mer: les rois chrétiens ne four-
i niront aucun secours aux ennemis. du roi de Tunis. :
| | Pareilles garanties sont accordées par le roi de Tunis
i \ aux chrétiens qui résideront ou trafiqueront dans ses
| HN | a :
: | = Les moines et les prêtres chrétiens pourront. de-
| i meurer dans les états du prince des croyans, qui leur
| À donnera un lieu pour y bâtir des monastères et. des
i églises, et, y enterrer leurs morts; lesdits moines et
| = prétres précheront et prieront publiquement dans
| leurs églises, et serviront Dieu suivant les rites de leur
LE |
N |
| i SS | :
D SE LENS...”
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“...conclusion du traité, et nominative-
ment le prince Édouard d'Angleterre.
La durée de la trève est convenue pour quinze an-
| nées, à partir du commencement de novembre 1250. l
L’indemnite pour les frais de la guerre est fixée
à 210,000 onces d’or, chacune desquelles équivaut,
_ est-il dit, à 5o pièces d’argent de leur monnaie,
pour le poids et pour le titre :-une moitié sera
payée comptant, et l'autre moitié sera répartie sur
deux années solaires , à partir de la date des présentes,
et sera acquittée par portions égales à la fin de chacune :
des deux années.
Le roi de Tunis donnera aux princes chrétiens,
pour la somme dont il reste débiteur, des cautions
qui devront être prises parmi les négocians chrétiens.
Dans le traité sont compris Baudouin, empereur
dé Constantinople; Alphonse, comte de Toulouse ;...”
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